Philippe Gouin

Présentation

Après des études secondaires et une formation de technicien en Génie Civil (E.B.T.P., Vincennes) et en Thermique Industrielle (E.N.S. des A.E.M., Paris), Philippe GOUIN (Philippe GOUIN-LISSANDRE) fut employé dans les bureaux d'études et sur les grands chantiers de plusieurs entreprises de bâtiment et de travaux publics.
Sa carrière archéologique commença à Arcy-sur-Cure (Yonne), où il explorait le réseau hydrologique souterrain avec l'équipe spéléologique de J. MERAVILLE. En effet dès 1963, vivement attiré par l'étude de la préhistoire, il participa aux fouilles qu'A. LEROI-GOURHAN menait dans les grottes du Bison et du Renne. Intégré en 1964 dans l'équipe de ce grand préhistorien, il fut l'un des "inventeurs" du célèbre site magdalénien de Pince-Vent (Seine-et-Marne).




A. LEROI-GOURHAN le recommanda ensuite à J.-M. CASAL, Conservateur au Musée Guimet et Directeur de la Mission archéologique française de l'Indus. Ph. GOUIN participa ainsi aux fouilles des vestiges des périodes Kulli et Harappa (vers 2500 av. J.-C.) du site de Nindowari, au Balouchistan pakistanais.




Fin 1965, il fut nommé Secrétaire scientifique et administratif de la Délégation archéologique française permanente à Kaboul, en Afghanistan, qui dépend du ministère des Affaires étrangères. Durant son séjour dans ce pays, il participa activement aux fouilles et à l'étude du site d'Aï-Khanoum, vaste ville hellénistique du IVème siècle av. J.-C. fondée par Alexandre le Grand, sur les rives de l'Oxus.
Parallèlement à ces travaux, il conduisit une prospection archéologique des sites préhistoriques et protohistoriques de la région de Tâsh-Qurghân (Khulm) en Bactriane afghane.




De retour en France en 1972, il soutint une thèse de Doctorat d'Histoire de l'Art et d'Archéologie à l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), sous la direction de J. DESHAYES, alors Directeur de l'Institut d'Art et d'Archéologie de Paris, et obtint une bourse de recherche scientifique du C.N.R.S. pour la publication de ses travaux archéologiques personnels.




Il fut ainsi intégré, comme technicien-chercheur contractuel, dans l'équipe du Centre d'Archéologie orientale (URA 7, puis 30 du C.N.R.S.), dirigée par J. DESHAYES puis, au décès de ce dernier, par S. CLEUZIOU.
Il participa alors à toutes les fouilles et missions de cette équipe, que ce soit en Iran (Tureng-Tépé), au Yémen (Shabwa) ou aux Emirats du Golfe (Abou-Dhabi, Bahrein, Oman). En 1982, il fut recruté par le C.N.R.S. comme Ingénieur d'Etude, puis comme Chargé de Recherche quelques années plus tard.

A une époque où les travaux sur l'alimentation des peuples protohistoriques du Proche et Moyen-Orient étaient encore rares et souvent anecdotiques, il s'intéressa tout particulièrement à l'étude systématique des produits de l'élevage (lait, beurre, fromages), à la détermination et à l'analyse morpho-fonctionnelles des instruments traditionnels utilisés pour leur préparation, notamment à la période harappéenne (vers 2500-2000 av. J.-C.) sur les fouilles de Nausharo (Pakistan) dirigées par J.-F. JARRIGE, Directeur du Musée Guimet.
Pour cela, il partit du principe que "la fonction, la forme et l'emploi des ustensiles sont constants et invariables dans le temps ; si l'on connaît les outils traditionnels d'aujourd'hui on peut reconnaître et déterminer ceux d'hier". Connaissant ainsi l'outil et les processus de fabrication, il devenait donc possible de déterminer les produits, les chaînes opératoires et les structures d'une activité artisanale protohistorique. Ces identifications théoriques pouvaient ensuite être corroborées par des microanalyses chromatographiques en phase gazeuse (CG/SM).
Si ce système de recherche est facilement accepté aujourd'hui, il n'en était pas de même dans les années 1990. En effet, rares furent les spécialistes qui, à l'époque, comprirent que les produits de l'élevage avaient été choisis pour leur importance et leur exemplarité et que leur étude et leur analyse pouvaient être appliquées à n'importe quel autre produit d'artisanat, à condition que les ustensiles utilisés soient déterminables et que les chaînes opératoires puissent être reconstituées.
Ce travail de précurseur a aujourd'hui fait école un peu partout, et en particulier dans la recherche anglo-saxonne, aussi bien pour l'étude archéologique de l'alimentation que pour celle des autres activités artisanales des périodes protohistoriques, de l'Antiquité et même du Moyen-Âge.

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En ligne dans Persee.fr

1966 - A. Leroi-Gourhan et M. Brézillon ; [avec la collaboration de] J.-Cl. Liger, J. Vertut, Ph. Gouin... [et al.] "L'habitation magdalénienne n° 1 de Pincevent près Montereau, Seine-et-Marne", Gallia Préhistoire 1966, vol. 9.2, pp. 263-385. (Consulté le 01 octobre 2024).

1967 - P. Bernard ; [avec la collaboration de] M. Le Berre et Ph. Gouin. "Deuxième campagne de fouilles à Aï Khanoum en Bactriane", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres 1967, vol. 111.2, pp. 306-324. (Consulté le 01 octobre 2024).

1968 - P. Bernard ; [avec la collaboration de] M. Le Berre et Ph. Gouin. "Troisième campagne de fouilles à Aï Khanoum en Bactriane", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres 1968, vol. 112.2, pp. 263-279. (Consulté le 01 octobre 2024).

1969a - P. Bernard ; [avec la collaboration de] M. Le Berre et Ph. Gouin. "Quatrième campagne de fouilles à Aï Khanoum, Bactriane", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres 1969, vol. 113.3, pp. 263-279. (Consulté le 01 octobre 2024).

1969b - Ph. Gouin. "Figurines de terre cuite de l'Afghanistan et du Waziristan", Arts Asiatiques 1969, vol. 19.1, pp. 37-51. (Consulté le 01 octobre 2024).

1970 - P. Bernard ; [avec la collaboration de] M. Le Berre et Ph. Gouin. "Campagnes de fouilles 1969 à Aï Khanoum en Afghanistan", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres 1970, vol. 114.2, pp. 300-349. (Consulté le 01 octobre 2024).

1971 - P. Bernard ; [avec la collaboration de] Ph. Gouin. "La campagne de fouilles de 1970 à Aï Khanoum, Afghanistan", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres 1971, vol. 115.2, pp. 385-453. (Consulté le 01 octobre 2024).

1975 - J. Pirenne ; [avec la collaboration de] R. Besenval et Ph. Gouin "Première mission archéologique française au Hadramout, Yémen du sud", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres 1975, vol. 119.2, pp. 261-279. (Consulté le 01 octobre 2024).

1980 - S. Cleuziou et L. Costantini ; [avec la collaboration de] Y. et J. Thommeret, J. Gire et Ph. Gouin "Premiers éléments sur l'agriculture protohistorique de l'Arabie orientale", Paléorient 1980, vol. 6.1, pp. 245-251. (Consulté le 01 octobre 2024).

1987 - M. Kervran ; avec la collaboration de Ph. Gouin, F. T. Hiebert et D. Ladiray. "La citadelle de Hawrat Bargha dans le sultanat d'Oman", Arts Asiatiques 1987, vol. 42.1, pp. 5-18. (Consulté le 01 octobre 2024).

1990 - Ph. Gouin. "Râpes, jarres et faisselles : la production et l'exportation des produits laitiers dans l'Indus du 3e millénaire", Paléorient 1990, vol. 16.2, pp. 37-54. (Consulté le 01 octobre 2024).

1992 - Ph. Gouin. "Les cuillers harappéennes : technologie et interprétation", Paléorient 1992, vol. 18.2, pp. 143-149. (Consulté le 01 octobre 2024).

1994 - R. Boucharlat et O. Lecomte ; avec les contributions de J.-Cl. Gardin, R. Gyselen, A. Lemaire et Ph. Gouin. "Les périodes sassanides et islamiques. 1, Fouilles de Tureng Tepe I : compte-rendu", Syria 1994, vol. 71.1, pp. 239-242. (Consulté le 01 octobre 2024).

1995 - G. Bourgeois et Ph. Gouin. "Résultats d'une analyse de traces organiques fossiles dans une "faisselle harappéenne", Paléorient 1995, vol. 21.1, pp. 125-128. (Consulté le 01 octobre 2024).

En ligne dans Revues.org

1993 - Ph. Gouin. "La préparation familiale du fromage tyromalama en Crète : étude ethnoarchéologique", Techniques & Culture 1993, vol. 22, pp. 37-52. (Consulté le 01 octobre 2024).

2002 - Ph. Gouin et Ch. Vogt. "Les pithoï de Margaritès, Crète : données techniques et aperçu historique", Techniques & Culture 2002, vol. 38, pp. 121-146. (Consulté le 01 octobre 2024).

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